J.S. Bach (Matthaus Passion )
"LASCIATE OGNE SPERANZA, VOI CH'INTRATE" (Dante)

Já a Quaresma vai tão alta e eu ainda não arranjei tempo (ou será que o desperdicei?) para cumprir a lista de "boas intenções" - leia-se metanóia - a que me propus com grande fervor e entusiasmo; já assim é há muitos anos (pelo menos não podem dizer que não tenho força de vontade). Recomeçar mais cedo do que tarde (ao contrário da lebre) é a melhor opção! Correr na ponta final é sempre a outra opção em aberto. Só que este tempo não é de "sprinters"; é de corredores de fundo que com calma, perseverança e paciência alcançam a desejada meta gloriosa!



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«Ainsi, dans l'histoire de l'iconographie chrétienne, il est frappant de constater que, jusqu'au XII, le Christ n'est que très rarement représenté mort sur la croiz: soit la croix est vide, soit le Christ est représenté ressuscité, glorieux. Sur les vitraux des cathédrales, par exemple à Chartres, la croix est en trois couleurs: rouge du sang versé, vert de l'arbre de vie, or de la gloire. Dans le choeur des églises anciennes, la représentation centrale est celle d'un Christ en gloire, partie prenante de la création (Pantocrator) - ou piétinant les portes de l'enfer pour en tirer l'homme et la femme et remonter avec eux vers la vie, selon l'une des représentations symboliques de ce que la tradition évangélique appelle «la réssurrection». L'allusion à la souffrance est bien présente, mais comme quelque chose qui débouche sur une vie nouvelle. La souffrance est traversée. Cette souffrance, en tout cas, n'est pas conçue comme le lieu où l'on demeure, mais comme le lieu d'un déplacement. Celle qui est présente dans la vie de tout homme est-elle susceptible d'être traversée elle aussi? La question se pose de savoir si un tel «passage» existe vraiment: dans ce tunnel obscur, une trace peut-elle mener vers autre chose? Je me propose de revenir aux textes fondamentaux, pour voir quelle théologie ils nous proposent en ce domaine. Plutôt de remonter vers une source qui a besoin d'être désensablée. Je laisse à d'autres le soin de montrer dans quelles circonstances historiques la période baroque a modifié la donne en installant au coeur des églises et de la spiritualité chrétienne un Christ ensanglanté et mort, objet de toutes les dévotions et jouissances morbides.

«Il faut reconnaître que la compréhension de la souffrance du Christ a été le lieu d'extraordinaires contradictions. Contradiction entre ceux qui y ont vu le sacrifice nécessaire offert à Dieu en compensation des offenses humaines - et ceux qui y ont vu le signe majeur de la «compassion» de Dieu envers l'humanité. D'un côté un Dieu juge demandant réparation et sacrifice, au sens d'autodestruction, pour pouvoir «pardonner» aux hommes. De l'autre un Dieu Père qui vient partager en son fils le destin des plus opprimés. La confusion est parfois telle que certains ne voient pas clairement en quoi ces deux conceptions sont opposées et incompatibles. Cette confusion a eu des conséquences très lourdes pour des millions d'hommes et de femmes au fil des siècles. Car comprendre la souffrance du Christ comme sacrifice d'expiation offert à Dieu, c'est valoriser la jouissance archaïque du spectacle de la souffrance. La conséquence en est souvent de se sentir invité à souffrir soi-même, à joindre ses souffrances aux siennes pour sauver l'humanité. Une telle compréhension entraîne des dommages psychologiques et affectifs graves. Or cette façon de comprendre est une aberration théologique. Car ce Dieu-là, s'il est celui des religions archaïques , n'est en rien celui du Nouveau Testament. Il s'agit plutôt de l'image, difficile à déraciner, qui traîne dans l'imaginaire de beaucoup depuis la nuit des temps. Elle a fort peu à voir avec le Père dont parle Jésus. Les théologiens aujourd'hui, s'efforcent de clarifier au maximum ce point, en étant conscients que cette vision confuse a eu une grande part de responsabilité dans la distance prise par beaucoup vis-à-vis de la religion chrétienne. Dire cela n'est pas méconnaître que, dans le christianisme, la souffrance a une place essentielle. Une place telle qu'elle n'a pas d'équivalent, ni dans la philosophie, ni dans les autres religions. Une place évidente dans les Écritures, dans la théologie, la spiritualité et dans l'iconographie. La souffrance occupe-t-elle pour autant la place centrale, comme beaucoup le pensent?»