Ainda a propósito da solenidade da
Imaculada Conceição fui à estante recuperar um livro polémico de
Jacques Duquesne, um autor que tem uma vasta obra sobre temas religiosos, nomeadamente no âmbito católico. O livro chama-se
Marie e foi publicado em 2004. Penso que as citações a seguir reproduzidas, ainda que retiradas do seu contexto, não perderão aqui muito do seu sentido. As questões não são novas, mas são pertinentes e fazem pensar. Faço-o como uma forma de provocação aos meus colegas da “theosfera”. Tirem as vossas conclusões:
«Marie était-elle prédestinée? Des multiples textes et cantiques disent qu’elle a été “choisie” par Dieu. Ce qui est évident. Autrement, la mission de Gabriel n’aurait aucun sens (…) Marie pouvait-elle répondre “non”? L’enseigment de l’Eglise catholique qui la glorifie d’avoir accepté suppose, logiquement, qu’elle pouvait donc refuser. Seulement voilà: la même Eglise a érigé en dogme l’Immaculée Conception (que beaucoup de chrétiens três pratiquants confondent encore avec la “conception virginale”, ce qui laisse à penser sur la qualité de l’enseignement qu’ils reçoivent). Or – faut-il le rappeller? -, l’immaculée conception de Marie signifie qu’elle, et elle seule, n’a pas été souillée par le péché originel dès la fécondation de l’ovule de sa mère. A en croire ce dogme, Dieu n’a donc pas voulu s’incarner dans le ventre d’une femme semblable à toutes les femmes, c’est-à-dire tachée par la faute d’Adam et Eve. Marie est ainsi hors de l’humaine condition. Mais si elle a été mise à part dès l’origine, alors elle n’était plus une femme libre, alors elle ne pouvait pas refuser, son avenir était tout écrit, elle était prédestinée. On ne peut croire que Dieu ait voulu tous les hommes libres à l’exception d’une seule personne, Marie, celle justement par laquelle il allait s’incarner. On ne peut croire qu’il l’ait ainsi considérée comme un simple instrument. D’autant qu’à la difference de ses parents, qui l’ont “accordée en marriage” (Luc 1, 27), c’est-à-dire mariée à Joseph sans lui demander son avis, Dieu lui donne la parole. Elle a son mot à dire dans cette affaire. Et elle dit “oui”. On ne peut à la fois louer le “oui” de Marie à Gabriel et croire en l’Immaculée Conception. Il se trouve toujours, certes, et il se trouvera encore, des théologiens pour affirmer le contraire et tenter de le démontrer par une de ces acrobaties intellectuelles dont quelques-uns ont le secret. Mais la question posée par le dogme de l’Immaculée Conception nous entraîne au coeur du problème, celui de l’image de Marie telle qu’elle a évolué au cours des siècles (…).»
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«Il se trouve que Pélage, demandant que l’homme recherche la sainteté absolue, choisit Marie comme exemple de celle-ci. Il en fait le modele de ce que peut la nature humaine si elle refuse le péché. Et voilà qu’Augustin s’enflamme, comme il lui arrive souvent. Etant donné la vie qu’il a menée dans sa jeunesse (et qu’il raconte dans ses Confessions), il ne croit guère aux qualités de l’homme. Surtout, on l’a dit dejà, à cause de la sexualité qui provoque le péché: tout acte sexuel (y compris dans le mariage) est marque par la concupiscence, le désir charnel, qui est égoïste, donc pécheur. Marie est née d’un acte sexuel, elle n’a pas été conçue sans péché, mais elle a été “régénérée”. Jésus n’a pas subi le péché originel, souligne Augustin, puisqu’il n’est pas le fruit d’un acte sexuel. Mais Marie, si. (…) Donc, Augustin n’y croit pas. Mais l’idée va revenir d’Orient. Du Concile d’Ephèse (431) dont un participant, Théodore d’Ancyre, écrit que Dieu ayant créé la première Eve “sans opprobre, a fait naître la seconde sans souillure”. Bien des évêques orientaux commencent alors, révérence gardée, à comparer Marie à la terre vierge et pure avec laquelle Dieu avait formé Adam. L’idée de l’Immaculée Conception progresse donc de ce côté de la Méditerranée. En Occident, c’est une autre histoire. Certains l’admettent. D’autres s’y opposent, et pas n’importe qui: ils s’appellent saint Bernard et saint Thomas d’Aquin. Leur thèse est simple: le péché originel a frappé toute l’humanité, sans aucune exception, sinon le Christ ne pourrait être dit “sauveur de tous les hommes”. La seule grace de Marie fut d’en avoir été purifiée, non lors de sa conception, mais dès sa naissance. C’est, en somme, ce qu’avait dit Augustin.»
Jacques Duquesne, Marie, Plon 2004.