«Il faut reconnaître que la compréhension de la souffrance du Christ a été le lieu d'extraordinaires contradictions. Contradiction entre ceux qui y ont vu le sacrifice nécessaire offert à Dieu en compensation des offenses humaines - et ceux qui y ont vu le signe majeur de la «compassion» de Dieu envers l'humanité. D'un côté un Dieu juge demandant réparation et sacrifice, au sens d'autodestruction, pour pouvoir «pardonner» aux hommes. De l'autre un Dieu Père qui vient partager en son fils le destin des plus opprimés. La confusion est parfois telle que certains ne voient pas clairement en quoi ces deux conceptions sont opposées et incompatibles. Cette confusion a eu des conséquences très lourdes pour des millions d'hommes et de femmes au fil des siècles. Car comprendre la souffrance du Christ comme sacrifice d'expiation offert à Dieu, c'est valoriser la jouissance archaïque du spectacle de la souffrance. La conséquence en est souvent de se sentir invité à souffrir soi-même, à joindre ses souffrances aux siennes pour sauver l'humanité. Une telle compréhension entraîne des dommages psychologiques et affectifs graves. Or cette façon de comprendre est une aberration théologique. Car ce Dieu-là, s'il est celui des religions archaïques , n'est en rien celui du Nouveau Testament. Il s'agit plutôt de l'image, difficile à déraciner, qui traîne dans l'imaginaire de beaucoup depuis la nuit des temps. Elle a fort peu à voir avec le Père dont parle Jésus. Les théologiens aujourd'hui, s'efforcent de clarifier au maximum ce point, en étant conscients que cette vision confuse a eu une grande part de responsabilité dans la distance prise par beaucoup vis-à-vis de la religion chrétienne. Dire cela n'est pas méconnaître que, dans le christianisme, la souffrance a une place essentielle. Une place telle qu'elle n'a pas d'équivalent, ni dans la philosophie, ni dans les autres religions. Une place évidente dans les Écritures, dans la théologie, la spiritualité et dans l'iconographie. La souffrance occupe-t-elle pour autant la place centrale, comme beaucoup le pensent?»
Jean Claude THOMAS, "La souffrance du Christ: aperçus théologiques", in la célibataire (Revue de Psychanalyse) nº. 16, PRINTEMPS-ÉTÉ 2008.
2 comentários:
Caro José...
Muito bom este artigo.
Agradeço-te muito a partilha.
É bom... mesmo bom ver que finalmente chegou o tempo em que começa a não haver medo de fazer as perguntas certas acerca da fé, em vez de engolirmos todas as respostas feitas, tão cheias de medievalismos.
E o assunto deste artigo não tem perguntas e respostas fáceis.
caro Anawim
obrigado pelo comentário e já agora, pela imagem emprestada para o outro post. foi só uma brincadeira sem maldade.
de qualquer forma vou ainda postar mais algumas partes do artigo que também considero muito bom. shalom.
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